Cher(e)s Visiteurs (euses),

Le champ artistique que vous apprêtez à consulter n'existe plus.

L'ESTANCOT est mort le 30 Avril 2017, mettant fin (provisoirement j'espère) à mes activités artistiques personnelles et pédagogiques.

J'ai néanmoins décidé de conserver cet onglet à titre de mémoire, de petit espace conservatoire virtuel.

CELA NECCESSITE QUELQUES EXPLICATIONS

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L'ESTANCOT AVANT

L'ESTANCOT au 3 Avril 2000

L'ESTANCOT  en activité

L'ESTANCOT le 30 Avril 2017

QUELQUES TEMOIGNAGES

L'Estancot c'était un bel endroit, un endroit bien, un endroit qui faisait du bien, un endroit où on essayait de bien faire. Nous regretterons cet endroit. J'y ajouterai mon regret personnel de ne pas y être venue davantage, de ne pas en avoir profité davantage, de ne pas y avoir davantage imaginé et créé.
J'adorais y arriver en retard. Entrer dans ce couloir sombre et délabré, déjà y entendre la musique de l'atelier, un canon de tintements et de marteaux, Les cliquetis de la pierre et les coups mats du bois, parfois des engins saugrenus. Et lorsque la porte s'ouvrait, l'éblouissement toujours surprenant de tout ce blanc, les embruns de poussière, cette odeur caractéristique de ces matériaux mélangés que l'on emporté avec soi comme preuve que les quelques heures passées n'étaient pas un rêve.
Et lorsque la porte s'ouvre, ce sont les bonjours à la cantonade, Les bises à la file, sauf André qui n'embrasse pas. Chacun y a sa place, son œuvre, son style, sa personnalité. Nous nous apprécions et lorsqu'un manque à l'appel, il s'en trouve toujours un pour renseigner et donner des nouvelles.
C'est vrai que notre groupe est sympa et je suis contente si l'on peut dire, que l'atelier se termine avec cette équipe, il n'en demeurera qu'un meilleur souvenir.
Tout de suite en entrant, c'est Agathe. Quel prénom prédestiné pour qui aime travailler la pierre; la cigarette au bec, Les mains sur les hanches, elle explique, elle aime les rondeurs et les pierres qui tournent. Et Corinne, Les écouteurs dans les oreilles, appliquée à ses schémas, voluptueuse aimant les volutes. Et Christiane à l'accent chantant qui aurait bien aimé, qui aurait dû, qui aurait pu, qui aurait voulu et qui fait de si belles choses. Et Rolande, ah Rolande, qui aimerait pouvoir sculpter en regardant YouTube ! Et Agnès, tonitruante, qui attend que le chat qui la regarde lui octroie un miaulement. Et Christine, l'artiste aux gants blancs, papillonnante de l'un à l'autre, savante de tas d'astuces, appliquée à des sujets harmonieux. André qui ne veut pas faire la bise, est attaché au bois, à ses veines, à sa couleur et doit aller vite. Et Jean-Bernard, pas très prolixe, est tenu par sa vierge à la tour. Et Louis, souriant, donnant à ses sujets son sourire. Et moi bien sûr, la ponceuse invétérée qui s'acharne sur Les lignes, Les courbes et Les droites!
Comment ne pas parler de la pause! Chacun y met sa gourmandise et alors la pause devient le moment de top-chef. À cet instant j'envie Les gâteaux mais aussi Rolande si gourmande et si mince.
Rassurez-vous je n'ai pas oublié Philippe... Que serait l'Estancot sans Philippe... il suffit qu'il s'engage à quelque chose pour que nous ayons besoin de son conseil.Il ne critique jamais, simplement fait toucher du doigt, aiguiser le regard, nous fait voir la ligne qui flotte, Les plans qui se rencontrent, Les surfaces qui se parlent et qui se lient et celles qui ne se rencontrent pas. Il s'adapte à nos styles, devine nos envies, améliore nos projets, trouve toujours l'outil, le produit, Il place l'équerre ou le réglet, demande toujours délicatement s'il peut intervenir. Mais l'Estancot n'aurait pas été sans Philippe. Le travail colossal qu'il a effectué pour redonner à cette friche son rôle d'atelier, le temps passé afin que ses élèves aient un endroit clair, spacieux et fonctionnel, toute sa grande ingéniosité à détourner tous les objets voués au rebut en éléments indispensables. Tout ça c'était Philippe et son Estancot.
La pièce qui servait de vestiaire recelait en œuvres d'art tout ce qu'on y avait de plus kitsch, horrible, humoristique ou farfelu. L'une d'entre elles me plaisait beaucoup : un globe terrestre sur lequel était fiché un petit drapeau indiquant l'Estancot. Aujourd'hui et pour très longtemps, la Terre est encore là quant au petit drapeau, lui, Il s'est multiplié afin que chacun de nous en ait un piqué dans son cœur et nous nous rappelions où et comment Il était.
Les futurs occupants des bâtiments qui viendront gommer le nôtre ne se douteront même pas que là quelques-uns se voulant artistes ont sorti d'eux-mêmes de la joie, du rêve, de l'amitié et du bonheur.
Lorsque nous nous acharnons à chercher et trouver quelconque défaut, à vouloir polir davantage, Philippe dit toujours qu'à un moment donné il faut savoir s'arrêter... En l'occurrence nous aurions bien cherché à polir encore et encore mais il faut que nous acceptions de nous arrêter.
Qu'à cela ne tienne, Philippe, tu as encore envie et nous aussi et on aurait vraiment plaisir à continuer, d'une autre façon obligatoirement et à ta guise.
Encore un gros gros merci Philippe, pour toute ta générosité.

Evelyne

Cher Philippe,

C'est très triste que j'ai appris la fin de ton atelier "l'estancot", et surtout, l'absence de perspective pour pouvoir prolonger ton activité en t'y projetant différemment...Cela t'aurait aidé, je n'en doute pas... Mais là, j'ai compris que cette "pagaille" envahit même le petit havre de paix que vous êtes parvenus à vous construire, Anne- Marie et toi...Je sais que vous avez toujours traversé les épreuves avec beaucoup de courage et de détermination, et qu'il vous faut encore réunir toutes vos forces pour ne pas flancher... Ce sont des mots sans doute, mais je les porte vers vous avec toute ma tendresse, mon estime pour les belles personnes que vous êtes... Vous êtes capables de rebondir même si ce chapitre d'une histoire qui n'est pas finie est douloureux à conclure.

Dominique